Guy Morançon,

quelques œuvres, suite...

Fantaisie sur un thème de Heinrich Schütz, pour luth à 8 chœurs

J'avais souhaité que Guy Morançon m'écrive une pièce "moderne qui sonne ancien". Sa réponse fut une fantaisie de 17 minutes, élaborée sur un choral de Schütz.
L'œuvre s'ouvre par l'exposé du choral, en plein VIIe siècle. En deux variations, elle nous introduit avec le plus grand naturel au cœur du XXe siècle. Les onze variations qui suivent explorent la tension passé-présent, et cela se reflète dans la structure de l'œuvre, où l'on trouve des symétries quasi-spéculaires.C'est la variation 6 qui fait office de miroir. Mais ce n'est pas de la géométrie, c'est de la musique.
La Fantaisie de Guy Morançon, à la fois héritage et perspective, nous montre que l'histoire du luth, après une longue jachère commencée à la fin du XVIIIe siècle est, si nous le voulons, à la veille d'une nouvelle ère de semailles et de moissons.

Jean-Pierre Fréché

La Fantaisie sur un thème de Heinrich Schütz, pour luth à 8 chœurs, est publiée aux Editions du Chant du Monde.


Messe de Verlaine, pour chœur de voix de femmes (de 1 à 4 parties) et trois instruments : piano, percussion et onde Martenot

Il s'agit d'une commande de l'Etat, dont la composition fut achevée à Pâques 1977. Elle utilise les textes du poète Paul Verlaine, qui donne ici sa belle version en langue française des cinq parties de la messe.
Lucien Guérinel écrit ceci : "l'œuvre de Guy Morançon s'inscrit dans sa seule liberté... Elle se fonde sur un texte, non contre lui. Elle a recours au piano et le discours pianistique est l'un des plus honnêtes et des plus poétiques que j'ai entendus, sans ficelles modernistes, mais sans narcissime non plus.La percussion n'y vient jamais jouer les jongleurs, mais ponctue habilement ce que le compositeur a voulu ponctuer. Quant à l'écriture des voix, elle s'adresse parfaitement à une maîtrise, dans ce sens qu'elle propose des lignes et des harmonies de premier intérêt à de jeunes voix auxquelles on réserve trop souvent des insignifiances musicales au prétexte de simplicité.
Cette musique est constamment belle, elle a constamment du goût, elle est marquée par un équilibre, une grâce, un sens exact des rapports sonores (même l'onde martenot y est admirable) qui en font pour moi une découverte des plus émouvantes".

Partition et matériel chez le compositeur.


Enneagone, pour trio d'anches (hautbois, clarinette, basson) et orchestre à cordes
C'est une composition en neuf parties enchaînées, d'une durée de 28 minutes, dont la particularité est d'avoir une forme ouverte, c'est à dire offrant la possibilité d'être différente, tout en restant la même , selon le bon plaisir de l'exécutant chef d'orchestre. Elle célèbre le chiffre 9, si important au niveau des symboles, mais également à celui des réalités, chiffre qui possède en même temps de nombreuses propriétés mathématiques.
Cependant, en dépit de sa forme ouverte et de son caractère quelque peu rhapsodique, elle n'est pas sans une certaine parenté avec l'ancien concerto grosso.

"Rythmes, climats, parfois incantations, un univers fascinant de couleurs et d'espace."
Frédéric Munoz, le Tuyau N°32

Partition et matériel disponibles aux Editions du Chant du Monde.

Enregistrement discographique référence LDC 2781122 (Chant Du Monde)


Différenciations

C'est une pièce de 15'30, écrite pour 4 trombones basses, sur un choral de Heinrich Schütz, donnant simultanément le rôle de soliste à chacune des quatre parties et utilisant chaque instrument dans l'ensemble de ses registres.
Voilà une réponse instrumentale particulière et d'emmploi rarisssime, mais combien somptueuse !
Année de composition : 1989. Inédite. Partition et matériel chez le compositeur.


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